samedi 21 juillet 2007

Le matin : La presse « à hue et à dia »…

Publié le : 18.07.2007 17h33
Le parquet général près la Cour d'appel de Casablanca vient d'ordonner à la police judiciaire l'ouverture d'une enquête préliminaire sur la publication par l'hebdomadaire « Al Watan » d'un dossier intitulé « Les rapports secrets derrière l'état d'alerte au Maroc » et la garde à vue de Abderrahim Ariri, directeur de publication et son collaborateur Mustapha Hormat Allah.Ils sont accusés d'avoir publié des rapports revêtant un caractère confidentiel en rapport avec le secret défense et donc passibles de peines idoines conformément à la loi en vigueur. Encore une fois la presse irresponsable se livre à l'un de ses exercices préférés : défier la loi, piétiner les principes sacrés de la déontologie et, dans le cas qui nous préoccupe aujourd'hui, violer la règle de confidentialité en s'appropriant et en publiant des documents secrets appartenant à l'administration et à l'Etat.Le délit est grave, il est à la mesure de l'inconscience hallucinante de folliculaires et de faux journalistes qui, cédant au sensationnalisme et croyant « monter un coup », se mettent tout simplement en porte à faux de la loi. Si la Constitution et la démocratie au Maroc garantissent une liberté totale aux citoyens et notamment à la presse, comme rarement elles le font dans certains pays, cette même liberté reste toutefois assortie d'une condition sine qua non : la responsabilité. Le directeur d'« Al Watan » et son collaborateur ne croyaient peut-être pas si bien faire en subtilisant – disons en volant, ce qui est en soi un grave délit – des documents marqués du sceau « secret défense ». Non seulement ils ont cru en publier impunément le contenu, mais ont délibérément reproduit les rapports tels qu'ils ont été volés ou confiés à eux. Le vol caractérisé est puni par le code de procédure pénale. Celui de documents confidentiels appartenant à l'administration, qui plus est rendus publics au risque de mettre en cause la sécurité des citoyens et violant le caractère sacré des procédures de l'Etat, reste passible de peines aggravées. Dans les pays démocratiques, la liberté, pourtant totale comme chez nous, ne viole jamais le fameux « border line » qui est à l'exercice du journaliste ce que la conscience est à tout citoyen responsable, à savoir le respect de la loi.Aux Etats-Unis, violer un secret défense de l'Etat ou des institutions expose immédiatement – quel que soit le rang social de la personne impliquée – à des procédures judiciaires et à des peines de prison.La loi ne transige pas, la justice ramènera à l'ordre la presse « sensationnaliste ». « L'affaire Al Watan » est d'autant plus grave qu'elle procède de plusieurs délits, le vol, la reproduction et non pas un simple commentaire de documents confidentiels, leur exploitation sous forme de « marchandises » sur la place publique, enfin les ramifications possibles en arrière-plan que la justice mettra en lumière.Jamais liberté n'a été aussi violée par ceux-là mêmes qui la réclament : les journalistes, transformés à force en folliculaires…

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